Airbus devait, en 2021, « livrer le même nombre d’avions qu’en 2020 ». Les syndicats de l’avionneur espéraient même un retour à la rentabilité la même année. « Les résultats 2020 témoignent de la résilience d’Airbus dans la crise la plus sévère qu’ait connue l’industrie aérospatiale », a indiqué Guillaume Faury, PDG du groupe, à nos confrères du Monde.
Las, c’était sans compter la récente annulation de Norwegian. La compagnie aérienne norvégienne vient d’annoncer à elle seule l’annulation de la commande de 88 avions Airbus, parmi les 92 annulations de commandes récentes, principalement des A320neo, 30 A321neo, ainsi que deux A350–900.
Durant les deux premiers mois de l’année, Airbus a donc livré 53 avions, notamment deux A350s et un A330, 45 appareils de la famille A320 ansi que cinq A220s. Le retrait de Norwegian porte un coup dur au carnet de commandes d’Airbus, qui résiste pourtant bien mieux que Boeing, enregistrant une perte de 1,1 milliard de dollars en 2020, contre 9 fois plus pour son rival américain (9,8 milliards d’euros).
A tout le moins, les deux éternels rivaux pourront provisoirement compter sur la trêve de leur opposition juridique, portant sur des aides publiques contestées. Le différend remonte à 2004 et empoisonne aussi bien Washington que Bruxelles. Il a notamment conduit à la restauration de droits de douanes et à des amendes records. Or, ce 5 mars dernier, les États-Unis et l’Union Européenne se sont entendus pour suspendre pendant quatre mois leurs droits de douanes respectifs. Une brève trêve qui conduira les avionneurs à un répit mérité, au moins jusqu’à l’été. Avant reprise de l’activité aéronautique…et des hostilités ?