Il porte bien son nom : Caravan. C’est l’un des modèles les plus emblématiques de Cessna, dont la ligne rappelle l’esthétique typique des années 80, tout en rondeurs. Fabriqué depuis 1982, le Caravan est l’archétype de l’avion « utile », voire « utilitaire » : petit, maniable, très peu de maintenance, avec une grande capacité d’emport, à l’aise sur piste dure, herbe ou eau.
Un vrai couteau suisse de l’aviation commerciale légère et des petites liaisons. Et un appareil qui vient d’être choisi par Cessna pour une propulsion 100% électrique. Le Caravan 208 est donc devenu il y a quelques jours le plus gros avion électrique en vol – mais pas le premier, un hydravion Havilland Canada DHC-2 Beaver ayant déjà volé en décembre dernier avec le même moteur de 750 ch, 100% électrique.
Non certifié et toujours à l’état de prototype, il a néanmoins atteint une vitesse sol de 180 km/h et a volé durant 30 mn. Cessna a fourni l’avion et deux entreprises américaines l’ont converti : MagniX pour sa propulsion électrique, AeroTEC pour sa modification. Le test s’est déroulé depuis l’aéroport de Seattle (KSEA).
Au total, le Caravan aura parcouru 160 km. Le plus impressionnant reste le prix de cette courte navigation (hors frais de maintenance ou taxes) : 6 dollars, soit un peu plus de 5 euros. Dans sa configuration thermique, le Cessna Caravan aurait coûté environ 200 euros pour une durée équivalente. Au final, en exploitation et à l’heure, la nouvelle version électrique devrait revenir 80% moins cher qu’une version thermique.
Le Caravan électrique est prévu en production en 2021, ce qui posera inévitablement la question de sa certification (pour l’appareil) et de la qualification (pour le pilote). Dans l’immédiat, reste les deux questions les plus critiques pour que ce nouveau type de motorisation se développe : l’autonomie et le temps de charge – peu ou prou les mêmes questions que lorsque la voiture électrique a émergé il y a quelques années.
Un reportage de la chaîne d’information australienne 7News (Brisbane), visible ici, estime que 45% des vols se déroulent sur des distances inférieures à 800 km, ce qui ouvre un large horizon à la (future) aviation électrique.