C’est une étude certes parcellaire, propre à son périmètre, mais révélatrice : le cabinet RH spécialisé en aviation Goose Recruitement estime après son enquête annuelle que 30% des pilotes sont actuellement au chômage.
En utilisant les données recueillies dans le cadre de l’enquête pilote 2021 réalisée en collaboration avec FlightGlobal, il apparaît que 30 % des pilotes sont maintenant au chômage. Pourtant, dans l’enquête de 2020, l’année passée, la demande de pilotes était à un niveau record, en particulier dans les marchés en croissance tels que la Chine, l’Asie-Pacifique et le Moyen-Orient.
« Cause COVID »
84 % des pilotes sans emploi ont répondu que la pandémie était la cause de leur mise au chômage. Certains témoignages sont édifiants : « J’ai démissionné de mon précédent employeur en décembre 2019 pour rejoindre une grande compagnie aérienne du Moyen-Orient en mars 2020. Cependant, en raison de la crise du COVID-19, mon offre d’emploi a maintenant été retirée » . Ou encore : « J’ai perdu quatre emplois de pilote en raison de la pandémie cette année. »
Un grand nombre de pilotes ont été touchés par l’effondrement de Thomas Cook et Flybe. De nombreux anciens pilotes de Thomas Cook avaient trouvé un emploi à Flybe, mais ils ont de nouveau subi les conséquences du chômage en raison de la disparition d’une autre compagnie aérienne. D’autres avaient démissionné des compagnies aériennes sur la promesse d’un contrat avec un nouvel employeur, mais l’ont retiré à mesure que la pandémie a frappé.
Reclassement ?
66 % des pilotes sont actuellement activement à la recherche de nouveaux postes de pilote, tandis que seulement 3 % étaient actuellement en cours d’entretien pour au moins un emploi de pilote. Autrement dit, un pilote sur trois ne cherche pas à rester à court terme dans sa profession.
L’étude Goose est allée plus loin : « Accepteriez-vous une réduction de salaire pour une nouvelle opportunité de pilote ? » 82 % ont oui. Les pilotes en Amérique du Nord étaient les moins susceptibles d’accepter une réduction de salaire (71 %), tandis que ceux qui voyageaient au Moyen-Orient et en Afrique étaient les plus susceptibles d’accepter, à 88 %. Les copilotes étaient plus susceptibles de subir une réduction de salaire que les capitaines (84 %, 79 % respectivement).
Une première : le chômage
L’étude a ensuite demandé : « Est-ce la première fois que vous êtes au chômage au cours de votre carrière de pilote ? » Pour 69 % des pilotes, c’est le cas. Sans surprise, les capitaines ayant des années supplémentaires dans la profession étaient plus susceptibles d’avoir été au chômage auparavant (36 % l’avaient été auparavant), tandis que pour les copilotes, seulement 26 % avaient été au chômage auparavant.
Olivier Müller