Le Boeing actuellement le plus tristement célèbre va peut-être reprendre du service. Après avoir causé deux crashs mortels puis engouffré l’avionneur américain dans une spirale de pertes abyssales, le 737 MAX semble progressivement sortir de convalescence.
L’administrateur de la FAA Steve Dickson a piloté un Boeing 737 MAX sur un vol de deux heures au départ de Seattle mercredi. Avant le vol, Dickson, un ancien pilote de Delta ayant de l’expérience sur Boeing 727, 737, 757 et 767, a également suivi une nouvelle formation de pilote recommandée pour le modèle, qui est immobilisé depuis mars 2019 à la suite des accidents mortels de Lion Air (vol 610 le 29 octobre 2018) et 302 d’Ethiopian Airlines le 10 mars 2019. Si le pilote a souligné que le vol de mercredi était distinct du processus de recertification officiel en cours de la FAA, cela n’en reste pas moins un des retours en vol les plus attendus par l’industrie, Boeing en tête.
« J’ai suivi d’une session dans le simulateur 737 MAX, au cours de laquelle j’ai eu l’occasion de rencontrer une variété de problèmes qui présentaient les urgences type qui pourraient survenir. Aujourd’hui, j’ai piloté un profil de vol similaire dans l’avion », a indiqué Steve Dickson.
Avant que le MAX puisse revenir en service, le Conseil de normalisation de vol (FSB) de la FAA doit encore intégrer les résultats d’une évaluation du Joint Operations Evaluation Board (JOEB). Un rapport sera alors émis pour commentaires publics. Une fois ces commentaires examinés et traités, un rapport final du CSF sera publié. A terme, la FAA émettra une notification de maintien de la navigabilité à la communauté internationale, publiera une consigne de navigabilité (CN) et annulera l’ordre d’échouement.
La FAA a souligné qu’elle conserverait son pouvoir de délivrer des certificats de navigabilité et des certificats d’exportation pour tous les 737 MAX fabriqués depuis que le modèle a été immobilisé. En outre, l’agence a réitéré son intention d’effectuer ses propres examens individuels des nouveaux MAX. La FAA prévoit d’examiner et d’approuver les programmes de formation MAX pour tous les opérateurs Part 121. Un traitement musclé pour restaurer la confiance envers un avion mal né dont la réputation sulfureuse a largement atteint le grand public, aujourd’hui au fait du « cas 737 MAX ».