La compagnie aérienne britannique Virgin Atlantic, fondée en 1984 et qui appartient à 49% à Delta Airlines, a déposé une demande de mise en faillite devant un tribunal de New York ce 4 août. La crise sanitaire y a porté un évident préjudice. Cette demande reste toutefois surprenante : début juillet, Virgin annonçait un accord de restructuration (3000 postes) et de financement qui semblait garantir son avenir du transporteur, pour un montant de plus de 1,5 milliard d’euros, provenant en partie de la vente d’actions Virgin Galactic. Ce ne sera manifestement pas suffisant.
Cette demande de protection fonctionne peu ou prou comme le célèbre chapitre 11. Il protège l’entreprise de ses débiteurs tandis que les conditions de restructuration sont convenues par le tribunal. Une démarche similaire a été engagée par Virgin Australia, à la suite de quoi plusieurs sociétés ont fait une offre pour s’en porter acquéreur. Ce mécanisme protège l’entreprise de ses créanciers mais réduit drastiquement sa marge décisionnelle, sous tutelle des juges.
Pour Delta, le dépôt de bilan de Virgin Atlantic montre les risques des partenariats entre compagnies aériennes. Delta s’avère notamment prise dans un étau semblable depuis que LATAM Airlines, dans laquelle Delta a une participation de 20%, a déposé une même demande de protection, en mai dernier. Au regard de la reprise du trafic normal envisagée par IATA en 2023, il semble de plus en plus difficile que Virgin Atlantic puisse tenir jusque-là.